Croatie au mois d’août – Avec la foule, à Dubrovnik
Dubrovnik, la Perle de l’Adriatique
Il faut tout d’abord préciser une chose. Dubrovnik n’est pas le but premier de notre voyage qui privilégiait plutôt les voisins du Monténégro et de Bosnie Herzégovine. Nous y sommes du fait des commodités du trafic aérien. Non pas qu’on voudrait forcement être ailleurs, la ville ne doit pas être surnommée la perle de l’Adriatique pour rien. Il y a bien pire endroit sur Terre. Juste que ce n’est pas la période, en août, elle reçoit bien plus de touristes que sa capacité et on le sait.
Le bus de ville nous laisse devant la porte de Pile, derrière laquelle s’abrite la vieille ville. Nous allons dans l’autre sens dans un dédale d’escaliers et de ruelles. Les façades sont belles, la végétation méditerranéenne est belle. Notre hôte nous accueille en maillot, il s’appelle Ivan, c’est un ancien soldat et il rentre de se baigner. Il loue trois chambres dans son grand appartement. Nous payons plus de 80 euros, on vous laisse faire le calcul et comprendre la mine réjouie de Ivan. Nous avons réservé tardivement, et pour moins cher on atterrissait à 20 kilomètres de là. Et puis, quand on regarde par la fenêtre, la vue fait oublier bien vite ces considérations pécuniaires.
Sauf qu’un orage arrive. Pourtant il n’a pas plu ici depuis mai, s’étonne Ivan. Et bien, nous avons eu un orage à Kotor, à Mostar, à Sarajevo et maintenant à Dubrovnik. Ça passe plus vite que le crachin de l’Atlantique.
La vieille cité de Raguse
Il est temps de passer derrière la porte de Pile et de pénétrer dans Kings Landing, le centre du monde dans la série Games of Throne. Beaucoup d’endroits seront ici familier aux inconditionnels de la série, comme ces larges escaliers que Cersei, la reine mère déchue et nue, descend sous les « Shame ! Shame ! » de la foule. Il y a des tours organisés à ce sujet. Des gens moulés dans le t-shirt de leur famille préférée (la maison Starks évidement) vont découvrir les lieux de tournage pour la modique somme de 50 euros.
Ici, on peut lâcher des billets tous les deux pas. Monter sur la promenade en haut du mur d’enceinte coûte 20 euros. Là, ce bout d’avocat sur une tranche de pain est bien plus cher qu’un plat copieux à Mostar. Oui, c’est cher, mais tout ceci est strictement dicté par la loi de l’offre et de la demande. Dubrovnik propose, les touristes paient en masse. Profiter de la manne touristique tant qu’elle existe, quoi de plus normal ?
En déambulant dans les rues, il convient d’avoir un œil au sol pour ne marcher sur personne et un œil en l’air pour profiter de la splendeur des lieux. Eglises et palais du XVIème siècle s’enchainent et laissent imaginer la richesse de la moyenâgeuse république de Raguse, cité marchande qui ne deviendra Dubrovnik qu’en 1918. C’est d’une beauté inouïe, il faudrait juste limiter la hauteur des perches à selfie et des parasols qui bouchent certaines places. On en profite plus le lendemain matin.
La forteresse forme une cuvette, quand on s’écarte de l’axe principal, on monte vers des habitations où vivent de moins en moins de locaux et de plus en plus d’hôtels et d’auberges de jeunesse. C’est un peu le drame de ces endroits très touristiques. L’UNESCO aurait demandé à la localité de limiter l’affluence du site classé au patrimoine mondial afin de le préserver. Dénoncer un problème tout en y contribuant : check.
La fraîcheur
Que faire si on cherche un peu de fraicheur ? Sortir de l’enceinte de la vieille ville déjà, et mettre les pieds dans l’eau. Au pied de la forteresse de Lovrijenac, au milieu des rochers, un ponton depuis lequel des locaux vont faire quelques brasses. Des enfants sautent à l’eau et remontent inlassablement. Les gens discutent en maillot de bain, avec la même quiétude que dans la baie de Kotor. Il y a là des départs de promenades en canoë qui doivent être tout aussi agréables.
Nous sommes au bout de la côte dalmatienne qui se compose de nombre d’île. Celle de Lokrum n’est qu’à une dizaine de minutes de bateau du vieux port. Une embarcation où on peut être assis à côté d’un acteur français vêtu d’une chemise hawaïenne et de sandales. Elle est connue pour son jardin botanique qu’on ne visitera pas, en fin de voyage, nous n’avons plus trop de billets dans les poches. Alors nous allons nous prélasser dans la mer morte, il s’agit d’une piscine naturelle et ombragée, à deux pas de la mer. Tout à fait charmant.
La fatigue de fin de voyage, le monde, la chaleur, notre jour et demi à Dubrovnik ne colle pas vraiment avec ce qu’on peut lire dans un guide touristique. Nous avons bien conscience d’être passés à côté de pas mal de chose. Mais peut être une autre fois, un printemps proche ou lointain. Espérons que les splendeurs de Raguse soient toujours là !
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