Mongolie – Dans le désordre d’Oulan Bator
Le 19 mai 2018
Oulan Bator, 2ème ville la plus polluée du monde, capitale la plus froide, c’est là qu’on vient d’atterrir. Le hall où on récupère notre bagage ressemble à une salle des fêtes de campagne. La voix féminine dans le haut-parleur est douce et chantante, peut être une hallucination due aux deux jours de voyage. Erka, le gérant de Legend Hills, à qui on doit la réussite ou pas de notre séjour en Mongolie nous attend.
Premier contact avec la ville à bord de son Mitsubishi. Il a le volant à droite, conduit à droite aussi. D’autres ont le volant à gauche, c’est comme on veut en fait. On rentre vite dans le chaos de la circulation. Quatre voix bouchées où chacun tente ses manœuvres, on peut être tout à gauche et vouloir tourner à droite. Ça avance au pas, la faute au marathon d’UB, comme les locaux appellent leur capitale, qui a nécessité le blocage de grandes artères.
Bon, on verra à chacun de nos entrées et sorties de la capitale que c’est pareil, marathon ou pas. Alors ça klaxonne, à chaque intersection un flic perché sur son podium fait des grands gestes comme s’il voulait faire atterrir un avion et siffle en rythme en ingurgitant des mètres cubes de CO2. Belle cacophonie. Effectivement le fond l’air pique la gorge, le contrôle technique, ce n’est pas pour de suite. Regardons dans les voitures environnantes. Ici on peut conduire avec son bébé sur les genoux. On dirait que les assurances tolèrent jusqu’à huit personnes par berlines, qu’il est obligatoire de téléphoner au volant. Plus d’une voiture sur deux est une Toyota Prius. Erka nous dit qu’elles viennent en seconde main du Japon.Il jongle aussi entre son portable et le volant, nous donne quelques infos pour la suite. Sur les trottoirs il y a un marché en plein air, des commerces dans des containers.
Au-dessus les fameux immeubles soviétiques à l’état de délabrement avancé mais à la géométrie parfaite. En plein hiver il doit faire aussi froid dedans que dehors. On doit être mieux dans les yourtes que l’on aperçoit plus loin, aux confins de la ville au milieu des maisons en bois et morceaux de tôle. La capitale abrite la moitié des trois millions d’habitants que compte la Mongolie. L’exode rural est massif depuis 2010 à cause des Dzud de plus en plus fréquents, il s’agit d’hivers terribles où la température descend jusqu’à -60° en plus d’être particulièrement neigeux. Les troupeaux n’y résistent pas et les éleveurs viennent planter leur yourte aux abords de la capitale. Plus on approche du centre, plus l’influence occidentale se fait sentir sur les bâtiments. Le désordre architectural est conforme au désordre routier.
Au bout d’une heure, au arrive à bord port. L’occasion d’allumer une clope. Erka nous prévient qu’il est interdit de fumer au centre-ville tout en en acceptant une, c’est comme la ceinture, le casque, l’obligatoire et l’interdit, hein … ça tombe bien, on est en vacances, on n’a pas envie de se prendre la tête.
A Oulan Bator, tout s’appelle Gengis Khan
Une fois installé dans nos appartements, il est temps de sortir en ville. On va changer des sous au State Departement Store, les Galleries Lafayettes locales, dont on sort les poches pleines de Tugrik. En face, un groupe de rock joue devant la boutique Hifi Records, le jeune public est stylé, c’est plutôt cool. Rien n’est beau. On peut trouver un certain charme à la décrépitude des bâtiments des années 50-60, les neufs n’ont pas été bâtis avec le plus grand goût. Dans le quartier moderne, une grande tour domine la ville, elle est en forme de voile bleue, à 2000 kilomètres de la mer. Le musée de la préhistoire est fermé.
Plus loin, on rentre dans le musée national de l’Histoire mongole, qui comme son nom l’indique retrace l’histoire du pays, des premières traces d’humanité à aujourd’hui, en passant évidement par la grandeur de l’empire. Il y a une très belle collection d’habits traditionnels des différentes ethnies du pays, c’est très joli. Les commentaires sont en anglais. L’entrée n’est pas très chère. Il serait dommage de passer à côté avant de d’enfoncer dans les steppes.
Dehors, la place Gengis Khan (tout s’appelle Gengis Khan ici, de l’aéroport à la bière), face au palais gouvernemental est animée. Des gens font la queue pour commander des sortes de galettes. Voyons qu’est ce qui remplace la gaufre au Nutella ici ? Il s’agit de Khuusuur, quand les locaux le prononce, ça ne ressemble pas du tout à ‘Kusur’ ni même à ‘Koussourrrr’. Des galettes de farine frites, farcies d’une viande indéterminée. Autant vous dire que ça cale. Un bière et au lit.
Demain, nous mettrons cap au Sud, direction le désert de Gobi, à bord d’un van russe à ce qu’il paraît.
[…] par un passage à Oulan Bator au printemps 2018 et par diverses lectures, il y est peut être trop question de géopolitique et pas assez […]
[…] à l’arrière de l’UAZ et on met le cap au Sud. Ce n’est plus le jour du marathon et pourtant la route est bien encombrée pour sortir d’Oulan Bator, mais peu à peu les immeubles rapetissent, les quartiers de yourtes paraissent moins denses et la […]
[…] relevé, quand on les presse, elles dégoulinent de gras. C’est la version cuite à la vapeur des khuusuur mangés à Oulan Bator. Quant au thé au lait salé, il est moins épais que celui de la vieille qui sortait juste du pis […]