De la neige en septembre

Il avait neigé précocement ce mois de septembre 2017. Le 17, nous nous attaquions au Taillon, le sommet de plus 3000 mètres réputé le plus accessible de cette partie des Pyrénées. Nous ne savions pas bien si le redoux avait fait fondre le manteau blanc ou pas. En laissant les voitures au col des Tentes, la réponse fut rapide. Non, la neige était encore bien présente, mais permet tout de même de progresser sans raquettes ou skis de randonnées.

 

Au départ du col des Tentes. Oui, il reste de la neige ….

 

Sur la pente orientée nord, de l’eau coule en cascade sur une bonne largeur. Elle est gelée, les pierres sont gelées, danger. Le refuge des Sarradets est en travaux, il va être renommé « refuge de la brèche de Roland », moins terroir, plus parlant. Elle est là en face, la brèche béante dans l’imposante mur que forme le cirque de Gavarnie. La légende veut que ce soit Roland, le neveu de Charlemagne qui l’aurait creusée en frappant la pierre de son épée Durandal, en rentrant de Roncevaux en Navarre, où il guerroyait contre les Sarrasins.

 

Un coup sec d’épée dans la roche et la brèche est ouverte …

Nous n’irons pas au Taillon

Une fois atteinte, on peut mesurer son immensité, 40 mètres de large pour 100 de haut. En face de nous, l’Espagne. La route du Taillon continue derrière, sur la droite. Quand des amas de glace tombe sur ciel. Un nouveau sifflement dans les airs et un bruit au sol. Nous progressons avec le mur de roche à notre droite, nous avons changé d’orientation. Il fait bon, nous sommes au sud, au soleil, mais la chaleur fait fondre la glace au dessus de nous et des stalactites se décrochent et descendent à grande vitesse pour nous embroncher. Et c’est là qu’on réalise que si on en prend un dessus, on est mort. Demi-tour. Aller jusqu’à la Brèche dans ces conditions, profiter du paysage enneigé auront déjà été une belle satisfaction.

 

Le topo pour randonner jusqu’au Taillon, ici.

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